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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/295

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le souvenir. En un mot la crise d’agitation me paraît consister essentiellement en ce fait que les phénomènes primaires réels et importants sont supprimés et qu’ils sont remplacés par des phénomènes secondaires, exagérés sans doute, mais sans rapport avec la réalité, complètement inutiles à tous les points de vue, élémentaires et inférieurs. Nous aurons à voir plus tard si ce fait essentiel ne se rattache pas à des lois importantes de la maladie.

On devine facilement d’après ces études comment se terminent ces crises d’agitation psychasténique : elles sont terminées quand il n’est plus question de cet acte primaire que le malade ne pouvait pas faire. Tant qu’on insiste pour qu’il traverse la rue, pour qu’il écrive sa lettre, il s’agite de plus en plus; mais il arrive un moment où le voyant malade on oublie complètement le point de départ de la crise, lui-même ne songe plus à la croyance sur laquelle il s’interrogeait, il a complètement renoncé à éprouver l’émotion en rapport avec la circonstance présente. À ce moment l’agitation commencée s’épuise toute seule et le malade rentre dans son apathie précédente, jusqu’à ce qu’une nouvelle circonstance lui propose de nouveau un problème insoluble et ramène une crise d’agitation.


6. – Les périodes de dépression des psychasténiques.


Il faut revenir sur un phénomène essentiel qui caractérisait les crises d’agitation précédentes : ce fait est identique à un caractère déjà observé dans la crise d’hystérie. Les circonstances qui provoquent l’apparition de la crise d’agitation n’ont pas perpétuellement le même pouvoir. Il ne faut pas du tout se figurer que les actes, les croyances, les sentiments ont toujours été arrêtés de cette manière chez ces