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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/335

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pût caractériser la maladie. Il me semble évident que, jusqu’à présent du moins, on ne l’a pas trouvé. On n’a pas pu constater dans les troubles précédents un phénomène analogue aux modifications des réflexes tendineux, aux atrophies, aux altérations de la tonicité musculaire qui caractérisent certaines autres maladies des centres nerveux. Ce n’est pas, à mon avis, que les divers phénomènes physiologiques soient absolument normaux chez les malades hystériques; j’ai eu soin de faire observer à plusieurs reprises leurs modifications fréquentes. Mais, ou bien ces modifications sont douteuses et contestées comme les troubles des réflexes et les modifications circulatoires, ou bien ces troubles sont communs à toutes sortes de maladies et n’ont rien de caractéristique.

Les études anatomiques et les études histologiques faites après l’autopsie ont été l’objet de beaucoup de recherches, elles ont été jusqu’à présent entièrement négatives. Sans doute une modification anatomique ou histologique observée régulièrement dans plusieurs autopsies d’hystériques et mise en parallèle avec les symptômes bien analysés pendant la vie serait absolument décisive et donnerait une grande netteté et une grande unité à la maladie; mais il faut reconnaître que rien de semblable n’a été présenté d’une manière sérieuse. Dans une critique que je faisait, il y a quelques années, d’un livre, d’ailleurs remarquable, celui de M. Bastian, sur les paralysies hystériques, je faisais remarquer avec étonnement que l’auteur parlait sans cesse d’interprétations anatomiques de l’hystérie mais qu’il ne donnait jamais dans son livre ni une figure anatomique, ni une relation d’autopsie.

C’est qu’en effet on a imaginé depuis quelque temps, à propos de l’hystérie seulement, une singulière manière de parler d’anatomie pathologique. Au lieu de décrire des préparations réelles, on se borne à