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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/337

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pareil langage ne doit jamais être pris au sérieux. S’il est vrai, ce qui est démontré, qu’une explication purement psychologique d’un trouble morbide soit une explication inférieure, plus humble, moins scientifique, il faut cependant se résigner à ne formuler que des explications psychologiques, si on n’en a pas d’autres; cela est toujours plus scientifique que de se payer de mots.

En résumé, il n’y a pas actuellement de caractère anatomo-physiologiques observé pendant la vie ou après la mort qui se retrouve dans tous les symptômes hystériques et qui n’existe que dans l’hystérie; que cela soit regrettable ou non il est absolument inutile de chercher à dissimuler cette ignorance.


3. – L’hystérie résumée par la suggestion.


« L’hystérie, disait déjà Charcot, est une maladie mentale »; mais cette expression qu’il aimait à répéter restait pour lui et pour ses contemporains une pure formule et en réalité on continuait à considérer cette maladie comme un syndrôme analogue à ceux que l’on observait dans les lésions des centres nerveux, on l’étudiait de la même manière sans prendre plus de précautions et on ne voulait pas se donner la peine de pénétrer dans les idées et dans les sentiments du malade. J’ai eu beaucoup de peine à me faire comprendre à cette époque, quand je voulais simplement expliquer que l’anesthésie hystérique était un symptôme moral analogie à la distraction et non pas un symptôme physique. Les longues études des psychologues n’ont pas été cependant tout à fait sans influence, car maintenant les temps sont bien changés. Personne n’ose plus parler de l’hystérie comme d’une maladie organique; les partisans les plus convaincus des anciennes théories, ceux-là mêmes qui