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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/343

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été reproduits par suggestion. On ne pourra donc jamais leur appliquer le diagnostic d’hystérie. Bien des malades n’ont pas pu être suggestionnés par tel médecin et plus tard ont pu l’être par un autre. Faudra-t-il dire qu’ils ne sont pas hystériques pour le premier et qu’ils ne le sont que pour le second? C’est rendre le diagnostic de l’hystérie bien difficile que de le subordonner à la guérison et c’est surtout le rendre inutile, car c’est justement avant de les traiter qu’il faut reconnaître le caractère hystérique des accidents.

Il n’est pas nécessaire d’être aussi sévère et dans la pratique la constatation des caractères que nous avons indiqués à propos de chaque accident suffit parfaitement pour le diagnostic. Un trouble qui porte sur une fonction est probablement hystérique, probablement, car il n’y a rien de mathématique dans la clinique médicale, quand on ne constate pas en même temps des symptômes de la détériorisation de la fonction elle-même, quand il se montre, spontanément et non sous l’influence du médecin, variable dans les diverses conditions psychologiques du sujet et quand il disparaît au moment où la fonction s’exerce automatiquement en cessant d’être à la disposition de la conscience personnelle du sujet. Ces remarques suffisent pour que l’on essaye avec des chances de succès le traitement de l’hystérie et plus tard apparaîtront peut-être comme confirmation du diagnostic la modification par persuasion et la reproduction expérimentale par suggestion. Cette formule nouvelle proposée par M. Babinski, tout en ayant l’avantage de mettre en évidence comme les précédentes le caractère psychologique de la maladie, ne me paraît donc pas leur être bien supérieure ni au point de vue pratique, ni au point de vue théorique.

Mais il n’y a pas lieu d’insister sur une formule évidemment défectueuse, en réalité la pensée qui se