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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/381

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découverts, de plus en plus nombreux, tantôt on en retirait des phénomènes considérés autrefois comme névropathiques et qui, mieux interprétés, ne semblaient plus devoir être rejetés dans ce caput mortuum. En même temps on proposait sans cesse, pour résumer et pour caractériser l’ensemble du groupe, les notions les plus diverses et les plus vagues. Il est nécessaire à la fin de cet ouvrage de résumer en peu de mots les principales phases de cette histoire. Les études cliniques et psychologiques, dont nous venons de passer en revue quelques exemples, nous permettront peut-être non pas d’expliquer la nature des phénomènes que les anciens et les modernes appellent névroses, mais de montrer ce qui est commun à la plupart d’entre eux et ce qui a conduit la plupart des cliniciens à les réunir dans un groupe spécial distinct des autres maladies.


1. – Les névroses, maladies extraordinaires.


Le mot de névrose n’existait pas dans l’ancienne médecine. Il a été employé pour la première fois par le médecin écossait Cullen à la fin du XCIIIe siècle. Mais si le nom n’existait pas, le groupe existait en réalité dans l’enseignement médical depuis la plus haute antiquité. Des accidents convulsifs, des paralysies, des spasmes, des douleurs, des insensibilités sont déjà décrits pas les anciens sous bien des noms différents. La médecine du XVIIe et du XVIIIe siècles donnait une grande place à ces affections qu’on baptisait de tant de noms, aux spasmes, aux affections vaporeuses, à la névropathie, à la diathèse nerveuse, à la cachexie nerveuse, à la névrospasmie, à la surexcitabilité nerveuse, à l’hystéricisme, à l’hystérie, etc. Il serait intéressant de savoir ce que ces anciens médecins mettaient exactement sous ces