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Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/405

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mentale des parents, en est le plus souvent le point de départ. La mauvaise hygiène physique et morale de l’enfance, les infections diverses, les intoxications alimentaires, les épuisements déterminés par divers surmenages, les émotions qui ne sont que des surmenages causés par des adaptations imparfaites et trop rapides à des circonstances difficiles qui provoquent l’apparition des névroses sont aussi des causes trop réelles d’affaiblissement de la vitalité de l’individu.

À ce moment et à ce moment seulement, après ces altérations physiologiques générale, se manifestent des troubles psychologiques, parce que les fonctions psychologiques sont les plus élevées et les plus sensibles de l’organisme. Le premier aspect de cette diminution vitale est une névrose peu grave encore et fort banale que l’on peut désigner par le terme vague de neurasthénie ou, si l’on veut éviter certains malentendus, de nervosisme. Dans le nervosisme, certaines opérations supérieures, certains actes, certaines perceptions sont déjà supprimées ou altérées; mais ces suppressions sont irrégulières, elles apparaissent tantôt à propos d’une opération psychologique, tantôt à propos d’une autre, suivant que ces opérations deviennent momentanément les plus difficiles. À la place de ces opérations supérieures se développent de l’agitation physique et mentale, et surtout de l’émotivité. Celle-ci n’est, comme j’ai essayé de le démontrer, que la tendance à remplacer les opérations supérieures par l’exagération de certaines opérations inférieures et surtout par de grossières agitations viscérales.

Si la maladie se développe, elle prend diverses formes particulières, suivant que certaines opérations supérieures sont plus régulièrement et plus constamment supprimées que certaines autres. Nous n’avons étudié, dans cet ouvrage, que deux exemples des formes que peuvent prendre les diverses névroses. L’une nous a paru être la psychasténie, quand la dépression