provisoire. Les choses se passent comme si une idée, un système partiel de pensée s’émancipait, devenait indépendant et se développait lui-même pour son propre compte. Le résultat est que, d’un côté, il se développe beaucoup trop et que de l’autre la conscience totale présente une lacune, amnésie ou inconscience relatives à cette même idée.
Cet ensemble de caractères nous semble assez net pour constituer un groupe de symptôme bien distincts. C’est là une forme de délire très spéciale que l’on ne rencontre pas dans tous les troubles de l’esprit. Il est accompagné, comme nous le verrons, de plus en plus par d’autres symptômes qui obéissent aux mêmes lois; c’est pourquoi nous conviendrons de donner à ce groupe un nom particulier et nous dirons, dorénavant, que les délires ayant ces caractères d’une manière nette ou s’en approchant suffisamment, sont des délires hystériques.
Le second groupe de phénomènes, les obsessions, sont des phénomènes évidemment comparables aux idées fixes des hystériques, mais leurs caractères sont cependant bien différents. Sans doute ce sont également des idées d’une importance exagérée qui tiennent une trop grande place dans l’esprit du sujet, si on tient compte de leur utilité et de l’intelligence du malade, il est absurde pour un homme d’intelli-gence moyenne de consacrer une dizaine d’heures par jour à méditer sur le sacrilège ou sur la mort. Mais ce développement des idées ne se fait pas du tout de la même manière, nous ne retrouvons plus ce développement complet et régulier qui faisait apparaître successivement tous les éléments, images ou