mouvements constituant l’idée de la mort ou l’idée de la crucifixion. Depuis longtemps l’observation clinique avait constaté cette restriction de l’idée et baptisé ce phénomène en associant deux termes contradictoires : c’est, dit-on, une folie lucide, un délire avec conscience, une obsession consciente. On veut dire par là que l’idée commence bien à se développer d’une manière délirante, mais que le sujet la connaît, la constate et la juge, et qu’il l’arrête dans son évolution.
Aussi voyons-nous des caractères positifs et des caractères négatifs. La durée de l’obsession est extrêmement longue; elle peut remplir des années. L’idée réapparaît très fréquemment, quelquefois à chaque moment de la journée. Si elle revient si souvent dans l’esprit, c’est qu’elle semble être évoquée par d’innombrables phénomènes en apparence sans grands rapports avec elle, l’association des idées semble être très facile. L’une de ces malades est terrifiée parce que sa bonne s’appelle Antoinette ou parce que son fils a une cravate rouge, car cela la fait penser à l’échafaud et au crime. Un autre qui a l’obsession des chiens enragés ne peut plus entrer dans son cabinet de travail, parce que sa femme y a pénétré en portant une robe avec laquelle elle venait de traverser la place de la Concorde, rendez-vous habituel, paraît-il, des chiens enragés. C’est à cause de ces associations que l’obsédé retombe malade en rentrant chez lui : « Je retrouve toutes mes idées en rentrant chez moi, comme un paquet posé; chaque meuble en est un vrai nid ». Ces caractères semblent être du même genre que ceux que nous venons d’observer.
Je crois cependant qu’il y a déjà quelques nuances à remarquer : la véritable crise d’idées fixes hystériques dure, se reproduit, s’éveille tout à fait automatiquement; le sujet, qui la connaît peu ou mal, ne s’occupe pas d’elle, et elle se réveille quand un de ses éléments a été évoqué d’une manière matérielle. Par