trouve, dans sa mémoire, aucune prière en allemand, mais seulement une petite prière en vers anglais qu’elle venait d’apprendre, c’est cette prière en anglais qu’elle récite. Le résultat est bien surprenant : au réveil, elle ne peut plus parler qu’anglais, elle ne peut plus prononcer un mot de sa langue maternelle, elle est devenue muette en allemand.
Cette dissociation nous permet de comprendre la suivante beaucoup plus fréquente, je veux parler de l’aphonie hystérique. Le sujet ne peut plus parler à haute voix, mais il n’a pas tout à fait perdu le langage, il peut s’exprimer à voix basse. On peut dire que nous avons à notre disposition plusieurs langages différents; le langage du confé-rencier n’est pas le même que le langage familier, le langage à haute voix n’est pas le même que le langage chuchoté, c’est l’un de ces langages qui disparaît tandis que l’autre persiste.
Peut-être pourrais-je expliquer de la même manière d’autres troubles : nous avons un langage calme et un langage émotionnel quand la voix est entrecoupée par des soupirs ou des sanglots, quand l’émotion la fait trembler. Le bégaiement hystérique qu’il ne faut pas confondre avec le bégaiement qui se développe depuis l’enfance me semble être la conservation d’une forme inférieure du langage, le langage émotif à la place du langage calme et complet. Il est impossible, d’ailleurs, d’énumérer les complications, les dissociations bizarres que l’on peut observer dans tous ces phénomènes. Des sujets prennent des voix étranges, rauques, nasonnées, aiguës, bredouillantes, ou simplement vulgaires. Un sujet était aphone quand il était debout et avait besoin de s’étendre tout de son long par terre pour retrouver une voix haute et claire. Il y a là toutes sortes de complications du mutisme avec d’autres phénomènes.
Je crois aussi que si on voulait faire une étude