complète des troubles du langage chez l’hystérique, il faudrait étudier les troubles de l’écriture plus fréquents qu’on ne le croit. On ne cite d’ordinaire que l’écriture automatique, qui est une sorte d’agitation graphique; il faudrait signaler l’écriture en miroir, si intéressante et si difficile à comprendre. L’écriture est renversée, elle se fait de droite à gauche et donne l’aspect de l’écriture normale vue dans un miroir. Nous retrouverons ce problème à propos de certains troubles de la perception. Il faudrait aussi parler de l’agraphie proprement dite ou perte de l’écriture. J’ai souvent décrit des sujets qui oublient l’écriture comme ils oubliaient la parole vocale. Ce qui me semble très curieux, c’est que, dans certains cas, il n’y a pas perte complète, mais, en quelque sorte, rétrogradation de l’écriture : le sujet qui écrivait rapidement et correctement se met à écrire lentement, lourdement. Dans certains cas, j’ai pu me procurer des fragments de cahiers d’écriture de la même personne dans son enfance et j’ai pu mettre en évidence la similitude de ces écritures enfantines qui existaient dix ans auparavant avec l’écriture qui réapparaît aujourd’hui sous l’influence de la maladie.
Enfin, il serait juste de rattacher aux troubles du langage des observation si intéressantes que M. Ingegnieros a présentées, en 1906, sous le nom d’amusie hystérique. La musique est en bien des points une sorte de langage, destinée à l’expression et à l’intelligence d’émotion particulières. Bouillaud et Charcot, en 1883, et plus récemment M. Ingegnieros, de Buenos-Ayres, ont montré que les hystériques peuvent avoir des troubles de ce langage comme des autres, qu’ils peuvent perdre la capacité d’expression musicale ou même la capacité de reconnaître des airs de musique ou de les comprendre. Dans tous ces troubles, il y a toujours des pertes complètes ou partielles de la fonction du langage, de même que, dans les troubles précédents,