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Page:Janin - Critique dramatique (1877) - Tome 2.djvu/301

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l’éloquent professeur de notre École de médecine; — Hector Paradis, aimable esprit voué à toutes les peines ingrates de renseignement; — Jayr, l’énergie et l’ambition en personne. Il se sentait poussé vers les grandes destinées. A quinze ans, qu’il pouvait avoir, il nous disait déjà qu’il serait préfet du Rhône. — En mea régna videns ! — II était préfet de Lyon dans les heures difficiles, quand la ville était en pleine révolte, et qu’il s’agissait de la dompter, sans la briser.

Il y avait aussi, sous le même toit et sur les mêmes bancs que ce Lacenaire, parmi tant de savants praticiens et tant de fermes magistrats que le collège de Lyon nourrissait des plus saines doctrines, l’avocat général Belloc ; — même il y eut ceci de remarquable dans l’arrestation de Lacenaire, qu’il fut pris sur l’indication que Belloc, avocat général, transmettait au préfet Jayr, l’un et l’autre guidés par leurs souvenirs de collège, et par la mauvaise opinion qu’ils avaient conservée de ce bandit, leur ancien camarade. Ils le connaissaient de longue date, ils le savaient, de si bonne heure, capable de toutes les lâchetés, et partant de tous les crimes. Ils n’avaient jamais oublié le nom criard et la tête blafarde de ce misérable ; aussi, quand vint de Paris l’ordre du procureur général de mettre la main sur un