Page:Janin - L’Âne mort, 1842.djvu/44

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huit jours. Quoi donc ! passer ainsi de cette belle enfant à ce vil fardeau, de ces tendres caresses à ces coups de bâton, de cette voix câline qui disait si bien Charlot ! à cette grosse voix brutale qui jure et qui blasphème en criant : — Charlot ! C’était là trop de joie et trop de misère à la fois, même pour Charlot.

En vain, depuis ce jour et dès que je fus un peu remis de mon aventure, je repris mes lentes promenades autour de Vanves et du Bon Lapin ; en vain j’allai souvent m’asseoir au pied du buisson en fleurs qui la vit tomber ; je rencontrai, chemin faisant, plus d’un âne et plus d’une jeune fille ; hélas ! ce n’était ni Henriette, ni Charlot.