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Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/42

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a fondé l’illustration des anciens Bretons. La constance de ces braves gens est égale à leur courage ; vous les croyez vaincus, ils reparaissent plus puissants et plus forts. Les trêves qu’on leur accorde, ils les emploient à rétablir leurs armées. À la fin, César est forcé d’abattre les forêts pour voir venir l’ennemi, et de ces forêts renversées il se fait des remparts. C’est un admirable récit, cette histoire de la guerre des Gaules, écrite par le grand homme qui les a domptées ; les Français ne sauraient la lire avec trop d’enthousiasme et d’orgueil ; car, à chaque pas que fait César dans cette terre, qui est la nôtre, César rencontre ce qu’il appelle de grandes nations, maximas nationes. En même temps il raconte les mœurs de ces peuples : les uns se battent pour la cause générale, les autres cultivent les terres ; la terre est commune à tous, ils consomment peu de blé, ils vivent en grande partie de laitage ou de la chair des troupeaux, ou des bêtes tuées à la chasse. Ces têtes, si fières et si hautes, sont impatientes de tout joug, l’enfant lui-même est déjà un homme indomptable, ils sont grands et forts ; habitués au froid, à peine couverts de quelques peaux, ils se baignent chaque jour dans les fleuves glacés. Si les marchands étrangers viennent chez eux, c’est plutôt pour acheter à ces hardis soldats le butin qu’ils font à la guerre, que pour leur vendre des objets futiles. Leurs chevaux sont laids, lourds et difformes, au témoignage même