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Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/653

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Indes ; c’est là surtout que la cité bretonne était vulnérable. Ils prennent le Bengale, ils ruinent notre commerce sur les côtes de Coromandel. Attaquée avec tant de persévérance et d’habileté, la compagnie française devait succomber tôt ou tard ; elle succomba enfin, et le 13 aout 1769, la couronne de France se mettant au lieu et place de la compagnie des Indes, s’empara des ports, des navires, des constructions, des magasins, des esclaves, des priviléges de la compagnie, sur les côtes de Bretagne aussi bien que dans les places de l’Inde et du golfe Persique ; désormais la route était libre pour tous au delà du cap de Bonne-Espérance. — Lorient, privée de cette compagnie puissante qui l’avait élevé si haut en peu d’années, n’a jamais pu revenir à ces beaux jours de prospérité, de fortune, de travail, d’heureux hasards. Le passé a été, pour cette ville découragée, plutôt un reproche qu’un souvenir d’émulation et un sujet d’espérance. On y a fait un peu de tout et même la traite des noirs. À cette heure on y construit des bâtiments de guerre. La ville est devenue un vaste arsenal : la Loire apporte les bois de construction, le port est un des meilleurs ports de ce royaume, la rade est immense. La tour de la

Place Bisson.

Découverte domine cette jolie ville régulière, bien bâtie, ombragée de beaux arbres. Sur la place Bisson s’élève, triomphante, la statue