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Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/661

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et le poëte de la journée ; vous le reconnaissez facilement à ses bas jaunes, insignes de ses galantes fonctions, à son air superbe, à la baguette de genêt qu’il porte à la main. Il arrive à la porte de la fiancée, et sur le seuil même il est reçu par un autre basvalen, un

Le basvalen.

poëte de sa force ; et alors, entre ces deux représentants des deux puissances, commence un dialogue rimé dont il serait bien difficile de donner une idée. De ces inspirations de la gaieté, de la bonne humeur qui précède et du repas qui va suivre, le tout entremêle d’un peu de pudique amour, on a fini par composer un recueil qui n’est pas sans naïveté et sans charmes.

Tels sont quelques-uns des usages de ces campagnes, restées fidèles, plus que les villes, aux habitudes de la société féodale. À tout prendre, c’est une vie sérieuse : le fermier partage tous les labeurs de ses serviteurs ; il est nourri comme eux, vêtu comme eux. Ce qu’on estime, dans ces campagnes, ce n’est pas l’habileté, ce n’est pas l’homme qui exerce un métier difficile, c’est la force. — Population croyante, la foi les encourage et les console. Dans toutes les actions de leur vie, vous trouvez quelque chose de droit et de simple qui annonce son peuple de vieille origine ; aussi le paysan de Bre-