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INTRODUCTION.

fant, la veille si tranquille, si heureux, si oisif, à peine eus-je touché le journal dans ses extrémités les plus inoffensives que je fus saisi corps à corps par ce nouveau Briarée, plus terrible mille fois que celui de la fable. De ce jour, plus de repos, plus d’oisiveté, plus rien de la vie ordinaire. Je commençai pourtant comme tous les écrivains périodiques ont commencé, obscurément : n’importe, il fallut bientôt aller en avant ; bientôt le travail augmenta ; bientôt la passion d’écrivain me vint à l’âme ; bientôt le besoin de juger envahit tous mes plaisirs ; bientôt la critique par métier se mêla à toutes mes sensations ; bientôt le malheureux besoin d’être important changea en fiel ma bonne volonté naturelle pour les autres ; bientôt je rejetai loin de moi mon admiration facile comme on rejette un fardeau inutile pour un grand voyage. Cela fut un grand malheur, n’est-ce pas, perdre en un jour cette bienveillance universelle pour les autres, cet enthousiasme toujours prêt, cette heu-