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LE MARQUIS

directs de l’homme en question. Vous n’en verrez que mieux quelle grande fatalité a dû peser sur cette honorable famille, et quels sont ces malheurs imprévus dont le ciel frappe de temps à autre les plus vieilles maisons pour les mettre au niveau de tout ce qu’il y a d’impur au monde. Voilà, voilà en effet de tristes et amères leçons d’égalité.

Le mari de la belle Laure s’appelait Fouques de Sade ; il ne vit dans sa femme qu’une honnête bourgeoise, et il la pleura convenablement. — Paul de Sade, un de ses fils, fut un honnête et charitable évêque de Marseille, qui, après une longue vie passée dans l’exercice des vertus chrétiennes, s’éteignit doucement, et laissa tous ses biens à la cathédrale de la ville. — Un neveu de l’évêque de Marseille, Jean de Sade, fut un célèbre et irréprochable magistrat, un savant jurisconsulte ; il fut nommé par Louis II, roi d’Anjou, premier président du premier parlement de Provence. — Éléazar de Sade, son frère, premier écuyer