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HOLBEIN.

la foi. Ce fut un jour de grand deuil pour l’Angleterre et pour Holbein.

Je n’ai pas besoin, n’est-ce pas ? de vous faire remarquer longuement quelle dut être la douleur de cet honnête artiste allemand quand il se vit, lui si heureux et si peu tremblant, devant un monarque si terrible ; car la mort de Thomas Morus n’est pas la seule mort qu’Holbein ait eu à pleurer, car ce n’est pas la seule disgrâce qu’il ait eu à subir. Holbein a pleuré sur toutes ces morts, il a partagé dans son cœur toutes ces disgrâces. Presque toutes les femmes qui ont passé par les amours de Henri VIII et qu’il a chassées violemment de son lit, soit par le fer, soit par le divorce, Holbein les avait admirées le premier ; il les avait vues presque toutes jeunes, et parées, et riantes, reines en espoir ; il avait fait leur portrait à toutes ; car lui aussi il donnait des couronnes : témoin Anne de Clèves, que le Roi épousa sur la foi d’un portrait d’Holbein, et qu’il renvoya quelques mois