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MON VOYAGE

dure en est encore à ses premiers jours ? Marchons lentement, s’il vous plaît, car ces longues avenues peuvent finir ; avançons lentement, et à chaque pas reposons-nous, car c’est là un coin de terre que nous foulons pour la première et peut-être pour la dernière fois. Ainsi nous avançons pas à pas, lentement, heureusement, dans cette admirable avenue où se sont promenées tant de grandeurs. À notre gauche un mur de verdure ; à notre droite, des abîmes de verdure, des prés sans fin qui se perdent sous des ombrages sans fin ; et, tout au bout de l’avenue, entendez-vous là-bas ce bruit immense ? voyez-vous là-bas ce mouvant nuage bleu qui s’élève de la terre pour se mêler aux nuages du ciel ? voyez-vous le soleil qui se joue à travers ces deux abîmes, la mer et le ciel ? et tout au loin ce vaste port, cette ville qui l’entourent, ces hautes montagnes moins hautes que la mer ? voyez-vous tout ce grand spectacle, et, je vous prie, en avez-vous jamais vu un plus beau ?