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DANS ALEXANDRIE.

vos extases de jeunesse, jamais dans vos plus beaux jours de gloire, quand vos dômes étincelants et chargés de drapeaux resplendissaient sous les feux d’un soleil brillant comme le soleil d’Austerlitz et des Pyramides, vous n’avez vu, vous n’avez imaginé rien de beau comme l’Alexandrie de Cléopâtre. Figurez-vous toute l’Italie avec sa force, toute la Grèce avec ses formes riantes, tout l’Orient avec ses richesses, ce que la République a de grandeur, ce que la Royauté a de grâce et de majesté, deux mondes confondus sur un seul point ; à la tête du premier monde Antoine, l’ami de César, son lieutenant dans ses conquêtes, accompagné de ses vieilles cohortes, géant au cœur de lion et au sourire de jeune homme ; à la tête de l’autre monde Cléopâtre, entourée encore de l’amour de César, reine à la tête de jeune fille, aux blanches mains, à la démarche de déesse, montée sur un vaisseau d’ivoire et d’or aux cordages de soie et aux voiles de pourpre ; des jardins et des palais suspendus