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UNE NUIT

au-dessus de ces deux puissances ; et vous aurez une faible idée d’Alexandrie.

Pourtant dans cette ville même la politique nous avait suivis. Incurable maladie des nations oisives et fatiguées, la politique était partout, dans le palais du proconsul et sous la tente du soldat, en Orient et en Occident, à Alexandrie plus que partout ailleurs ; car les Romains de la république se trouvant en présence d’une reine affable et pleine d’attraits, les sujets de Cléopâtre, au contraire, appelés à considérer de plus près la bonhomie guerrière d’Antoine, il se fit que chez les républicains survint un grand amour de monarchie, et que les sujets du trône furent envahis d’un grand désir de république. Cela ne prouvait qu’une chose, c’est que des deux côtés, reine ou empereur, chacun dissimulait, chacun se faisait meilleur que de coutume, ne fût-ce que par envie de plaire, car ni l’un ni l’autre n’avait besoin de descendre à flatter le peuple ; chacun s’en souciait fort peu, j’imagine ; et lors-