raient plus clair dans leur imagination et dans leur esprit.
Malgré lui père de ces deux filles que tu vois là, le vieux comte de Fayl-Billot était un philosophe, maie un philosophe à sa manière. Quand ses deux filles eurent seize ans, il devina aussi bien que tu viens de le deviner les inclinations de l’une et de l’autre : évidemment Louise serait la consolation de sa vieillesse, Léonore en serait le déshonneur. Il vit cela nettement, sans hésitation ; il bénit Louise et il eut peur de Léonore ; et, comme il avait déjà renoncé à son fils mort, il résolut de renoncer aussi à cette fille vivante. En conséquence il déclara à Léonore qu’elle ne mettrait pas le pied dans le monde et qu’elle resterait au couvent, aussi morte qu’on y pouvait mourir.
Tu crois peut-être que Léonore s’épouvanta à cette nouvelle et qu’elle essaya de fléchir son père : c’était une intelligence trop ferme et trop énergique pour s’abaisser à prier qui que ce fut