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LES ÉGOUTS

Hélas s’il savait, l’honnête Parisien, combien ce sont là des apparences trompeuses, combien il y a de fange au-dessous de ses pieds, de vices au-dessus de sa tête, combien de gaz délétères et de vices encore plus délétères entourent ses poumons et son cœur ; s’il savait toute la boue que cache ce pavé luisant, toutes les corruptions que recèlent ces maisons si nettes au dehors ; s’il savait tous les fumiers infects qui, manquant à leur loi de fumier, étouffent les germes naissants dans les campagnes ; s’il savait tout ce qu’il y avait de sang gâté dans le bœuf dont il a déjeuné, d’ordures dans le fruit qu’il a mangé, tout ce qu’il y a de sueur dans le pain qu’il mange, de venin dans la servante qui le sert ; s’il savait que la mort et la corruption s’échappent de toutes parts, à chaque instant de la nuit et du jour, de l’amphithéâtre où le chirurgien dissèque les cadavres, de l’hôpital où il les interroge, du cimetière où il les enterre s’il savait que, pour Paris, tout cheval