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LES PETITS

voitures, que c’est à peine si le ruisseau charrie encore assez de fer pour que le regratteur gagne de quoi aller, le dimanche et le lundi, se consoler à la barrière. Dans des temps meilleurs il y restait trois jours !

Quand vous avez évité le regratteur et l’eau qu’il jette de côté et d’autre, vous tombez d’ordinaire vis-à-vis le commissionnaire du quartier. Le commissionnaire du quartier est le plus souvent un épais gaillard à la vaste poitrine, aux larges épaules, à la barbe noire ; on sent, à le voir, que c’est un homme à son aise qui ne doit rien à personne, à qui on doit beaucoup, et qui n’est pas sans avoir quelque bonne réserve pour les mauvais jours. Le commissionnaire du quartier, c’est votre domestique à vous, mon domestique à moi, notre domestique à nous tous ; il est de toutes les maisons, il entre et il sort à volonté ; on l’appelle pour scier du bois en hiver, pour monter les fleurs en été, pour porter une lettre en tout temps ; c’est lui qui conduit