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MÉTIERS.

défend de l’ennui et du désespoir, et le met au niveau de toutes les fortunes ; il lui donne les moyens de satisfaire tous ses désirs ; c’est au petit métier que le Parisien doit son bien-être, sa maison, et ses gens et sa voiture. Dernièrement encore le petit métier a donné à chaque Parisien une grande voiture à deux ou trois chevaux, toujours à ses ordres, toujours prête à lui faire traverser la ville dans tous les sens. Insouciant et paresseux bonhomme de Paris ! Il a fallu que le conducteur d’omnibus portât sa livrée, il a réglé le nombre et la couleur des chevaux, il a pris tous les soins possibles de son équipage. Aussi quand il est gravement étalé sur les coussins élastiques, appuyé sur sa canne à pomme d’ivoire, vous pouvez nous en croire, le Parisien n’a rien à envier à son voisin, le ci-devant marquis, qui, pour aller en voiture, a des chevaux à acheter, une écurie à louer, du foin et des valets à payer, sans compter qu’il est obligé d’aller en fiacre le plus souvent.