Aller au contenu

Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
MÉTIERS.

dera sérieusement si ce n’est pas Mme de Sévigné qui lui écrit. D’autre part, vous avez un oncle membre de la Société philotechnique : pour peu que votre oncle aime les vers et moyennant quinze sous, en vous y prenant un jour à l’avance, vous aurez une chanson faite exprès pour la fête de ce digne oncle, dans laquelle chanson sera son nom, lequel nom rimera avec le vers suivant si vous voulez ajouter cinq sous de plus. Savez-vous qu’il y a un théâtre à Paris, à la grille du Luxembourg, où un marquis fait un vaudeville pour douze francs, avec tous les couplets ? Un mélodrame se paie vingt-cinq francs en ce lieu ; on a payé quarante francs la pièce intitulée Napoléon !

Voulez-vous être célèbre, et entourer votre front grimaçant de l’auréole poétique ? Il y a des gens qui vous vendront un quart de mélodrame à l’Ambigu ; sur le quai aux Volailles vous ne sauriez croire combien il y a d’écrivains qui font un volume de roman pour un billet de cinquante francs. Ils escomp-