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LES PETITS

tent leur billet à quinze pour cent à leur libraire et, en fin de compte, il se trouve que le libraire n’a pas gagné grand’chose quand le volume est imprimé.

Toute une famille habite un rez-de-chaussée dans un quartier malsain. À les voir, on ne devinerait guère quel métier font ces gens-là. Ils sortent tous à de certaines heures du jour ; ils vivent ; ils sont dédaigneux pour leurs voisins ; ils ne rentrent à leur taudis que bien avant dans la nuit ; ils étudient, ils font des évolutions. Quand le maître de la famille sort il emmène avec lui tout son monde, jusqu’à son vieux père, jusqu’à sa mère infirme le petit enfant qui sort du berceau n’est pas oublié ; quelquefois même le caniche Azor et la pie Margot sont de la partie. Famille Bohême ! Ce père de famille est comparse de théâtre ; toute sa vie il a figuré dans les théâtres sans avoir la dignité d’un comédien, sans jamais songer à dire un mot au parterre. Cet homme a subi, lui aussi, toutes les vicissitudes du drame.