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LES ÉGOUTS.

y a encore une septième classe d’odeurs, qu’on peut appeler odeurs spéciales. Ainsi l’égout Amelot, c’est la vacherie et l’urine des animaux ; la rivière de Bièvre exhale une douce odeur de tan qui est le serpolet de ces rivages ; l’égout de la Salpétrière réunit à lui seul le plus horrible assemblage de toutes ces douces odeurs.

Mais en fait d’odeurs fades, putrides, repoussantes, variées, en fait d’ammoniaque et d’hydrogène sulfuré, que dirons-nous donc du grand égout où se décharge la voirie de Montfaucon, dans laquelle voirie on apporte, bon an mai an, quatre cent quatre-vingt-dix-huît mille sept cent cinquante bouches de vidanges, formant ensemble un million cent quatre-vingt-dix-sept pieds cubes de matières fécales ? Dans cet aimable lieu le liquide se sépare du solide et s’en va se perdre dans le grand égout de la rue Lancry, non sans couvrir d’un épais nuage les faubourgs Saint-Denis et Saint-Martin.