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LES ÉGOUTS

Or les egouts, ces tristes réceptacles de tant d’odeurs nauséabondes et mortelles, Paris a trop peu d’eau pour les laver et pour les assainir : il faut que des hommes descendent, au périt de leur vie, dans ces voûtes étroites, pour balayer le sable et la boue qui les obstruent. Il faut pourtant bien que vous sachiez comment cela se fait, vous autres heureux de ce monde, qui ne voyez que le ciel et la terre, et qui mourriez d’effroi s’il vous fallait descendre dans les entrailles infectes de la belle ville que vous habitez.

Le malheureux que la faim condamne à ce travail descend dans l’égout, armé d’une longue planche au bout d’un bâton. Il rencontre d’abord une boue liquide, et tant que la boue est liquide il la pousse devant lui avec un grand râteau. Si la boue résiste, on fait une digue au bout de l’égout : l’eau qui monte a bientôt rendu à cette boue compacte toute sa limpidité. Quand la boue est enlevée, reste le sable.