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EN LITTÉRATURE.

que je voudrais, mais en vain, reproduire en entier.

— Il suffit, noue dit-il, de comparer entre elles la plume de fer, dont on se sert de nos jours, et la bienveillante plume d’oie, dont se servaient nos bons et spirituels aïeux. La plume de fer, cette invention toute moderne, vous jette tout d’un coup une impression désagréable : cela ressemble, à s’y méprendre, à un petit poignard imperceptible trempé dans le venin son bec est effilé comme une épée, il a deux tranchants comme la langue du calomniateur. En jouant de ce petit stylet vous voyez un œil incessamment ouvert comme l’œil du Cyclope, et quand la plume marche sous votre main, ce petit œil s’ouvre et se referme comme fait l’œil d’un espion. À ce petit fer qui blesse le doigt qui le touche vous ajoutez un manche, un morceau de bois tout sec et tout nu, difforme, et dont le contact vous blesse la joue, pendant que vos trois doigts sont cruellement meurtris à force de