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LES ÉGOUTS.

Ce sable, qui provient du pavage des rues ou de l’inondation, est enlevé à l’aide de seaux et de poulies. L’asphyxie ou tout au moins l’ophthalmie est au fond de ce sable, qui a gardé traîtreusement toutes les émanations de l’ammoniaque. Et voilà à quel prix vous n’avez pas la peste tous les dix ans !

Cependant on demande ce que deviennent les immondices que charrient incessamment tous les égouts de cette immense ville. Il faut bien vous le dire, ces immondices se rendent, tout infectés et tout chargés de leurs odeurs, dans la Seine, cette fière rivière où s’abreuvent chaque jour huit cent mille individus. Vous frémissez ! Vos pères ont eu peur bien avant vous : une ordonnance du prévôt de Paris en 1348, et un édit du roi Jean, de 1356, défendaient aux habitants de Paris de jeter leurs immondices sur la voie publique, en temps de pluie, de peur que l’eau ne les entraînât à la rivière. Une autre ordonnance du prévôt des marchands défend, sous peine