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ALBERT DURER.

ce nouveau genre de pensée et de travail. J’y ai d’abord été engagé par le charme naturel qui se rencontre toujours à la contemplation de ces belles vies d’artistes si pleines d’intelligence, de zèle, de piété, de probité sévère et de stoïcisme domestique. La vie de pareils hommes, tout entière consacrée au génie, au travail et à la pauvreté, ces trois compagnons presque inséparables, porte avec elle un intérêt si grand que l’on ne conçoit pas que ces hommes à part n’aient pas eu leur Plutarque naïf, ou tout au moins leur Thomas boursouflé. Comment ils ont échappé, je ne dis pas à l’oraison funèbre, ces grands hommes trop pauvres pour cette solennelle consécration, mais seulement à l’éloge académique, cette oraison funèbre des poëtes, je l’ignore. Toujours est-il que c’est là pour la critique un terrain vierge et tout neuf, admirablement disposé pour produire quelques belles pages ; il s’agit seulement de savoir défricher le terrain.