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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/89

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ALBERT DURER.

comparer à nul autre. Albert s’y montre ce qu’il était en effet, pieux et bon, résigné et laborieux, pensant plus à Dieu qu’à la gloire, et malheureux sans se plaindre, dans l’espérance d’un monde meilleur. Ce mélange de religion et de poésie, cette humilité chrétienne jointe à tant de génie, ce sont là les principaux caractères de l’art allemand. L’art allemand, quelle qu’ait été sa croyance, a toujours été soutenu par une croyance ; la piété, la modestie, l’abnégation de soi-même, l’amour de ses enfants et du foyer domestique, la fidélité aux serments, la constance dans les travaux et dans la pauvreté, voilà l’artiste allemand des siècles primitifs. Mais écoutons parler Albert Durer :

« Moi, Albert Durer, le second fils, j’ai rassemblé avec respect toutes les notes écrites par la main de notre père, dans lesquelles le bon père a écrit soigneusement toutes les particularités de sa vie : d’où il est venu,