Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
ALBERT DURER.

connaisseurs et les hommes riches du temps avaient déjà fort applaudi une Passion de Jésus-Christ exécutée en relief, et formant sept tableaux d’un goût merveilleux. Voilà ce qu’Albert Durer ne dit pas.

Ce qu’il ne dit pas non plus, cet excellent homme, si expansif et si admirablement bavard quand il faut parler de son père ou de sa mère, et leur donner ce tribut d’éloges pleins de respect, c’est le malheur qui lui arriva, au milieu de ses succès, d’épouser une femme très-méchante et très-acariâtre, et dont le caractère inégal a désolé sa vie. Dans ce temps-là, où la vie de famille était la seule qui convint à l’artiste, dans ce temps-là où la paix, le calme, les joies simples et faciles, les plaisirs de la table, le foyer de l’hiver, le frais de la porte en été, la verdure du petit jardin, le bruit de la basse-cour, l’éclat de la vaisselle d’étain pompeusement étalée sur le buffet en noyer, l’ordre du garde-manger et la symétrie de la cave, et, en un mot, toute