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georges sand.

que même tous ses rêves étaient dépassés ! Vous pensez si ce désordre social ne fut pas une immense fête remplie de joie, d’espérance et d’orgueil pour cette âme en désordre, pour cet esprit révolté, et pour ce cœur qui ne se connaissait plus !

Ainsi était Georges Sand dans les premiers instants de son arrivée, j’ai presque dit de sa conquête. Il avait été saisi à son insu déjà par l’enthousiasme des révolutions : il ne comprenait pas de plus grand plaisir que de fouler aux pieds tant de ruines subites qu’on eût dit amoncelées tout exprès pour lui servir de piédestal. Il était ivre d’étonnement ; il comprenait déjà que parmi toutes ces royautés éparses, tous ces sceptres sans maître, il serait bien malheureux et bien maladroit si, lui aussi, il ne ramassait pas son sceptre et sa royauté. Ivre d’ambition, déjà impatient de renommée, il s’était mis en quête de la renommée à travers tous ces décombres ; il allait, il venait, il était partout. Quelquefois il se disait