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Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/229

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l’aveugle.

Sulpice désert, voilà pour nos croyances ; j’ai vu les Tuileries sans vitres aux fenêtres, voilà pour la sécurité des rois ; j’ai vu le Palais-Royal, voilà pour les vices du peuple. Gloire, croyances, royauté, vices populaires, qu’ai-je donc de plus à voir ?

Disant cela, il n’était pas triste, il n’était pas gai il était comme un gentilhomme flâneur qui va faire un voyage solitaire, qui ne veut pas trop surcharger sa monture et qui discute avec un ami pour savoir ce qu’il n’emportera pas dans sa valise.

Je le savais quelque peu sensible à l’art. — Au moins, lui dis-je, n’est-il pas quelque visage que tu regrettes dans nos théâtres ? quelque comédien que tu veuilles revoir avant de dire adieu à la lumière du lustre, le soleil des mondes fardés ?

Il réfléchit un instant ou deux, puis il reprit :

— J’ai beau y penser, mon cher Jules, je ne regrette la vue de personne dans le monde