la première. Malgré quelques belles pages que les plus grands écrivains seraient fiers d’avoir écrites, ce roman, écrit par lettres et dans le sens admiratif, ne vaut pas à beaucoup près les deux premiers. Mais quoi ! on ne se tire pas tout d’un coup d’un abominable roman comme Lélia.
À présent Georges Sand publie de temps à autre de charmantes nouvelles, dans lesquelles l’auteur d’Indiana et de Valentine nous paraît tout à fait revenu à son esprit habituel, qui est l’ironie jointe à la grâce, la véhémence jointe à l’esprit. André est un petit chef-d’œuvre d’une grande simplicité et d’un puissant intérêt : la jeune fille y est innocente, épanouie comme ses fleurs ; rien d’affecté dans cette charmante composition ; tout y est simple, enlacé sans effort ; le vieux marquis et la jeune grisette sont des personnages comiques ; les événements n’ont rien de brusque ni d’imprévu. Quel bonheur et quelle gloire pour lui, pour elle, et que de plaisir pour nous,