plus on l’approche, et plus auprès d’elle on oublie la femme pour ne voir que le grand poëte, l’illustre écrivain, l’ingénieux romancier de la vie commune, l’inflexible historien des vanités et des misères de la femme, le rigoureux flagellateur des vices, des bassesses et de l’égoïsme de l’homme, le hardi pamphlétaire qui ne connaît pas de frein, qui ne veut pas souffrir d’entraves. Quel homme et quelle femme ! ami dévoué jusqu’à la mort, avec tous les retours et toutes les incertitudes et l’inconstance de la femme ; femme aussi faible que l’homme est fort, cœur aussi froid que la tête est vive, esprit aussi rempli que l’âme est vide, être double qu’on ne peut ni assez louer ni assez plaindre, et dont la présence nous cause pour le moins autant d’admiration que de peur. Quel chemin elle a fait, cette femme ! et quel chemin elle doit faire encore ! partie du foyer domestique, et tout d’un coup tombant dans la gloire ; retombant encore de la gloire dans la vie de fa-
Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/34
Apparence