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le livre

lui-là, il ne redoute ni le froid de l’hiver, ni l’ardent soleil de l’été, ni la poussière, ni l’orage ; un printemps perpétuel habite ce pilier massif ; à cette ombre protectrice se plaisent plus qu’en tout autre lieu les roses de toutes les saisons, les pâles violettes, la modeste anémone, le superbe camélia, l’œillet odorant, le dalhia devenu vulgaire ; sur ces quatre pieds carrés la Flore parisienne verse chaque matin les trésors de sa corbeille, depuis la fleur de l’oranger, qui pare le front des reines, jusqu’à la modeste marguerite. Ce doux parterre était régi, gouverné, protégé chaque jour par cette bienveillante et aimable femme, qui l’avait transporté comme par enchantement au milieu des diamants, du strass, des habits neufs, des arbres rabougris, des fleurs avortées et des vices du Palais-Royal, étouffés comme ses fleurs. Pour celui qui passait dans ces galeries splendides, pour le provincial arrivé de la veille, pour l’Anglais affamé, pour la grisette retardataire, pour tous les oisifs en plein