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Page:Janin - Les catacombes, tome 4.djvu/62

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de madame prevost.

jour où son amant fut tué en duel ! et ce bouquet n’était pas même celui de cet amant ! — Voilà donc d’où venait la fleur que vous portiez dans vos cheveux, Coralie ! et vous disiez que vous l’aviez cueillie dans la serre de votre père ! — Louise, pauvre enfant ! Je comprends à cette heure pourquoi cette fleur desséchée au chevet de son lit, au pied du Christ. — Ah ! juste ciel ! en voici une qui a reçu d’abord une rose, puis une fleur d’oranger pour aller à l’autel. Heureuse celle-là ! heureuse entre toutes !… O l’horreur ! maintenant c’est une couronne d’immortelles que le jeune époux vient de jeter sur la tombe de sa femme ! — Tel était ce livre terrible. Il contenait, vous le voyez, toutes les trahisons, tous les serments, tous les amours, tous les mariages de cette ville immense, qui n’avait rien de caché pour cette simple marchande de fleurs. Et moi, éperdu, épouvanté, tantôt le sourire sur les lèvres, tantôt les larmes dans les yeux, il me semblait que j’assistais à la représentation de