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les deux frères

deux enfants ! c’est que la vue de ces chefs-d’œuvre ne les découragea pas au contraire, bien loin de se décourager, Charles prit la main d’Alfred, Alfred la main de Tony, et ils se dirent comme le peintre de l’antiquité :

« Nous serons peintres nous aussi ! »

Et ils ont tenu parole, les dignes frères. Le premier encouragement qui leur vint leur fut donné par un homme d’un esprit charmant, dont le nom seul rappelle des grâces plus qu’impériales et une aménité du 17e siècle. M. Denon ouvrit à Alfred les galeries du Louvre ; il lui donna une carte d’entrée, et là il le mit en présence, et à toutes les heures du jour, de ces chefs-d’œuvre de l’antiquité romaine et grecque que nous avait donnés la conquête et que la conquête nous a ravis. À cette époque la galerie du Louvre était occupée comme les Tuileries étaient occupées, par des supériorités qu’on ne retrouve pas deux fois dans un siècle : Bonaparte aux Tuileries, et l’Apollon de Belvédère au Louvre ! Bo-