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alfred et tony johannot.

naparte aux Tuileries, et la Vénus de Médicis au Louvre ! Bonaparte aux tuileries et la Transfiguration de Raphaël au Louvre ! Bonaparte aux Tuileries, et Rubens au Louvre ! Quelle époque ! En ce temps-là le voyage en Italie était à deux pas de nos artistes de France ; ils n’avaient plus besoin de franchir les Alpes pour aller à Rome ; ils n’avaient qu’à monter les soixante marches de l’escalier du Louvre : Rome, Naples et Florence allaient de plain-pied avec le pavillon de l’Horloge. Toutes ces grandeurs se donnaient la main, grandeurs d’un jour, grandeurs qui n’étaient pas sous leur soleil, chefs-d’œuvre que réclamait l’Italie, cette grande ruine ; grand homme que réclamait Sainte-Hélène, ce vaste tombeau. Ils sont donc partis le même jour de la France, Raphaël, Rubens et Bonaparte ; l’Apollon et la Vénus, et Bonaparte ; ils sont partis pour la même cause ; ils ont succombé sous les mêmes foudres : ils sont destinés à la même immortalité.