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alfred et tony johannot.

Saint-Jacques. De tout temps, la rue Saint-Jacques a été le refuge des pauvres jeunes gens qui commencent, l’un avec un livre, l’autre avec une image ; singulier quartier d’où sont parties toutes les illustrations de la France littéraire et politique, mélange inouï de vieux livres et de mauvaises estampes ! Ce sont pourtant ces vieux livres et ces mauvaises estampes qui ont servi de marche-pied à plus d’une gloire présente et passée, qui ne s’en est pas vantée toujours. Les frères Johannot ont été plus reconnaissants pour la rue Saint-Jacques : ils se rappellent encore le temps où ils gravaient en pleurant de mauvais dessins pour les psautiers des bonnes femmes ou les abécédaires des enfants. Ils commencèrent donc par être presque des artisans, faisant leur tâche pour vivre, artisans le jour, artistes le soir, faisant leur métier et obéissant à leur vocation en même temps. Peu à peu ils descendirent des hauteurs du quartier iatin ; ils abandonnèrent les images et les psautiers ;