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les deux frères

mauvaise et insipide copie de l’école flamande, qui a toute la niaiserie de l’école flamande sans avoir ni son esprit ni sa couleur ; espèce de tour de force mécanique où les petites choses prennent une importance ridicule, où le détail est tout, où la minauderie t’emporte sur la grâce. C’est là que s’arrêtèrent les Johannot ; mais, à son premier aspect, l’école leur fit horreur ; ils lui échappèrent, ils se retirèrent bien loin de ses enseignements perfides. Ils travaillèrent de souvenir ; ils s’en tinrent à la nature de toute leur forte. Qui dirait en effet, en voyant cette manière si simple, si vraie et si pure, que les Johahnot ont passé par Lyon ? Enfin le malheur ou plutôt le bonheur ayant voulu que leur père fut complétement ruiné, les frères Johahnot vinrent à Paris en 1818, et là ils commencèrent à faire un métier de leur art ; ils commencèrent dans la pauvreté obscure, comme ont commencé tous les grands artistes ; ils eurent recours, eux aussi, aux marchands de la rue