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LES DÉTENUS

elle se fait humble et câline ; elle se pare de ses habits de fête ; elle change ses cellules en boudoirs, ses matelats de crin en édredon, ses rudes parquets en moelleux tapis ; elle couvre ses barreaux en fer d’un épais feuillage. Bien plus, bien plus : elle pousse la complaisance à ce point qu’elle laisse entrer sans leur demander leurs noms, et sans les regarder de trop près les jeunes et belles dames qui viennent voir leurs pauvres captifs. Tendres cœurs ! sensibles cœurs ! elles ont bien voulu les ruiner de fond en comble, tous ces pauvres captifs ; elles ont bien consenti à les livrer, pieds et poings lies, à l’huissier royal ; elles les ont accablés à la fois d’assignations et de billets doux ; mais, à présent que leur captif est devenu le prisonnier de la Dette, elles auraient honte de l’abandonner à son gai désespoir : elles viennent dans ces murailles d’un pied léger et furtif, comme elles arrivaient autrefois dans la petite maison de la rue du Helder, peu parées, en robe noire,