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la princesse

de ses sœurs ! À peine a-t-elle eu le temps d’embrasser une dernière fois ce frère qui lui apportait les derniers embrassements de sa famille, les dernières nouvelles de France ! Pise se souviendra longtemps de ce grand artiste mort dans ses murs ; le vieux dôme se souviendra de cette pâle et belle personne agenouillée sur ses vieux marbres, la Tour penchée aura pleuré sur elle ; le Campo-Santo, immobile, se sera ému de pitié ; tous les siècles enterrés là se seront émus à cette perte funeste. Et sans doute, si la France n’eût pas réclamé cette illustre dépouille, la comtesse Beatrice se serait levée de cette urne d’emprunt qu’elle occupe pour faire place à cette petite-fille d’André de Pise, de Michel-Ange et d’Orcagna.

Elle voulait encore, mais l’impitoyable mort a tout brisé, elle voulait nous léguer une statue Bayard. On ne dira pas que celle-là ne savait pas choisir ses héros !

Mais elle est morte ! elle a succombé dans