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marie de wurtemberg.

toute la force, non pas de son âge, à peine elle commençait à vivre mais dans toute la puissance de son talent. On eût dit que tout son bonheur était en France, et que tout autre ciel lui était funeste, même le ciel italien. À peine eut-elle suivi son jeune époux en Allemagne, dans cette Allemagne charmée et ravie d’entendre ainsi parier sa langue, et de voir comment ses poètes étaient compris, que l’incendie la vint chasser de sa maison ; et dans cet incendie que pleurait-elle ? Elle pleurait ses albums perdus, quelques beaux dessins apportés de France comme un souvenir de la patrie absente ; elle pleurait ses livres favoris, qu’elle savait par cœur ; elle regrettait les lettres de cette famille tant aimée. Ce fut la première fois, à propos d’un pareil accident, qu’on n’entendit parler ni de perles, ni de bijoux, ni de parures. Aussi, à cette nouvelle, les artistes français s’émurent bien plus que si une couronne était restée dans ces décombres, et avec un honorable empres-