Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
d’egmont.

nuit. Quand on frappe à la porte la porte ne s’ouvre pas. Les fenêtres sont fermées, les murs sont muets ; la fumée même est discrète et elle se cache ; on ne peut rien savoir de plus. Ni le Roi ; ni le lieutenant de police ; ni moi-même ; personne ne sait ce qui se passe dans cette maison. On en a fait mille contes, mais ce sont des contes. Enfin, après vingt ans de cette vie et de ce silence, voici mon vieil ami le vidame de Poitiers qui se réveille et qui m’écrit. Ce qu’il me demande, devinez-le, mon enfant, s’il vous plaît.

— Moi, mon père ? dit la comtesse légèrement émue.

— Vous-même, ma fille ! Voici, reprit le maréchal, voici la lettre du vidame de Poitiers :

« Je vais mourir, mais avant ma mort il faut que je parle à Mlle de Richelieu, à Mme la comtesse d’Egmont, veux-je dire. Mettez à ses pieds les derniers vœux, et, s’il le