Aller au contenu

Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
LA FOLLE.

leil est morte, et sa mort a été aussi touchante que sa vie. C’était par une belle journée d’automne ; il était midi ; le soleil, doux et calme, lançait sur la terre et sur sa femme ses rayons les plus purs. La femme du soleil, assise sur le gazon auprès du grand pommier, suivait les pas de son auguste époux dans le ciel. Jamais le cœur de cette femme n’avait été plus rempli d’amour, jamais son regard n’avait été plus tendre, jamais son rêve n’avait été plus près d’être une réalité. Ils s’entendaient si bien, elle et son époux le soleil ! elle avait pour lui un si perçant regard, et lui pour elle ! il marchait si lentement dans ce champ clos d’azur, sans doute pour avoir le temps de la voir à genoux devant lui ! Mais, ô ciel ! tout à coup ce puissant rayon de la nature s’arrête et se trouble, tout à coup le soleil disparaît, non plus comme autrefois par degrés, sur le bord du fleuve, après avoir secoué la poussière brillante de sa robe et de ses pieds, mais il s’arrête brusquement, tout à fait ; il se cache,