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PÉTRONE.

vers, qui est dans toute la fougue de la jeunesse, dont la passion est sans frein comme l’esprit, arrive à Rome, un beau jour, sous le règne de Néron, empereur, pour y chercher fortune. Ce jeune homme a compris de bonne heure, et même sur les bancs de l’école, que la rhétorique est une grande vanité.

« Ce qui fait de nos écoliers autant de maîtres sots, c’est que tout ce qu’ils voient et entendent dans leurs écoles leur offre précisément le contraire de la société. Sans cesse on leur rebat les oreilles de pirates en embuscade sur le rivage de la mer et préparant des chaînes à leurs captifs, de tyrans dont les arrêts condamnent des fils à couper la tête de leur père, d’oracles dévouant à la mort trois jeunes vierges, et quelquefois plus, pour le salut des villes dépeuplées par la peste. C’est un déluge de périodes emmiellées, arrondies et passées à l’eau rose. »

Ainsi parle le jeune écolier. Vous voyez